Mythe # 6 : « Le bégaiement est causé par les parents ou la famille ».
*Je ne suis pas orthophoniste. J’ai écrit cet article selon mon point de vue de personne qui bégaie, membre du conseil d’administration d’un organisme de soutien aux personnes qui bégaient.
Mes commentaires :
Lorsqu’un parent s’aperçoit que son enfant bégaie, cela peut s’avérer déstabilisant. Il peut se questionner. Ne pas savoir quelle est la meilleure attitude à adopter. Se sentir seul. S’inquiéter. Tout cela est très normal, tout particulièrement si le parent n’est pas familier avec le bégaiement.
Certains parents peuvent se culpabiliser. « Est-ce de ma faute, ou de celle de mon mari, si mon enfant bégaie? » « Le bégaiement de mon enfant est-t-il causé par les changements qui ont lieu dans notre vie ou par notre horaire chargé? » « Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal? » et surtout « Pourquoi moi, pourquoi nous? »
Ça me brise le cœur de voir des parents se sentir coupables au sujet du bégaiement de leurs enfants. Et c’est pourquoi j’ai décidé d’écrire cet article.
Le bégaiement n’est aucunement la faute des parents, ni de la famille, ni des personnes que l’enfant côtoie au quotidien (enseignants, éducateurs).
Toutefois, en me basant sur mon expérience personnelle, j’avais envie d’ajouter mes réflexions et suggestions.
1-Punir l’enfant lorsqu’il bégaie est une mauvaise idée. Bégayer n’est pas un comportement qui est « bien » ou « mal », alors il ne sert à rien de punir l’enfant à cause de son bégaiement. D’autant plus que l’enfant n’a pas choisi de devenir bègue et ce n’est pas sa faute. Avec la punition associée au bégaiement, l’enfant risque de devenir simplement traumatisé à l’idée de communiquer en présence de ses parents, par crainte de bégayer à nouveau et d’être puni.
2-Un support, une ouverture, une communication authentique et un amour inconditionnel sont à mon avis des attitudes souhaitables de la part des parents. Lorsque j’ai assisté à des congrès sur le bégaiement, par exemple, à celui de la National Stuttering Association (NSA), aux Etats-Unis, j’ai eu la chance de parler avec des parents d’enfants qui bégaient, qui venaient par exemple, s’informer sur le sujet. J’ai été également agréablement surprise de constater que plusieurs adolescents et jeunes adultes étaient venus au congrès accompagnés de leurs parents. Quelle belle marque de solidarité de la part de la famille! 🙂
3- À mon avis, il est préférable que la famille manifeste une ouverture à parler du bégaiement avec l’enfant. De toute façon, il est fort possible que tôt ou tard, il aura envie d’en parler! Le bégaiement ne devrait pas être un sujet honteux, tabou, minimisé ou nié. La famille devrait maintenir la communication avec l’enfant qui bégaie. À l’inverse, mettre trop l’accent sur le bégaiement de l’enfant, par exemple, en comptabilisant le nombre de blocages, ou en exigeant une élocution parfaite, peut devenir une source de stress pour ce dernier.
Il existe des ressources qui peuvent venir en aide aux familles ou répondre à leurs questions, par exemple, les orthophonistes et les organismes/associations de soutien aux personnes qui bégaient.
———
Myth # 6 : « Stuttering is caused by parents or family ».
*I am not a speech language pathologist. I wrote this article as a person who stutter, member of board of directors of an association for people who stutter.
My comments:
It could be destabilizing for a parent to see that our child stutter. The parent could ask itself a lot of questions and possibly doesn’t know the best attitude to adopt. The parent could also feel alone and worry about the child. This is normal, especially if the parent is not familiar with stuttering.
Some parents could also blame themselves : « Is it my fault or the fault of my husband if our child stutter? Is the stuttering could be caused by our busy schedule or the many changes in our lives? Did I do something wrong? Why me? Why us? »
I am sad to see parents blaming themselves for the stuttering of their children. This is why I decided to write this article.
Stuttering is not caused by parents, family, teachers and educators.
However, based on my own experience, I would share my thoughts and advices.
1- Punishing the child if he stutters is not right. Stuttering is not a « good » or « bad » behavior, so this is not a good idea to punish him. The child did not choose to stutter and this is not his fault. With the punishment related to stuttering, the child will probably be scared to communicate in the presence of the parents, so it won’t help, the child will just be afraid to stutter and to be punished again.
2-A support, an open-minded attitude, a true communication and an unconditional love from parents are good attitudes to deal with stuttering. When I attended stuttering events, for example, the National Stuttering Association (NSA) Conference in Baltimore (USA) in July 2015, I talked with parents of kids who stutter who wanted to get information about this topic. I also met many teenagers and young adults who came to the conference with their parents. What a great act of solidarity! 🙂
3-The family have to be open to talk about stuttering with the child. Anyway, it’s possible that the child will talk about it when he will be ready. Stuttering should not be a taboo, a shameful subject, or denied. The family should keep the communication with the child who stutter. Also, focusing too much on the stuttering could be stressful for the child, for example, counting the number of blocks or requiring a perfect speech. This would not be helpful…
Many resources could help families with children who stutter, for example, speech language pathologists (SLP) and associations for people who stutter.